mardi, février 10, 2015

DTA - Pascal GARIBIAN : "Une prestation digne de la LIGUE DES CHAMPIONS"

Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans , , , , , , ,


Publié le 10/02/2015 - PASCAL GARIBIAN, le directeur technique de l'arbitrage, estime que Clément Turpin, l'arbitre de Lyon-PSG dimanche, a réussi son match.

IL A PRÉFÉRÉ revoir la scène avant d'enfiler sa robe d'avocat. Hier, Pascal Garibian n'a pas éprouvé la moindre gêne à assurer la défense publique de Clément Turpin.

Les images lui avaient confirmé la thèse développée par le meilleur arbitre français dans le huis clos du vestiaire, quelques minutes après Lyon-Paris-SG, tandis que Jean-Michel Aulas, devant les micros, sortait la sulfateuse à l'encontre de l'arbitre, coupable à ses yeux d'excès de zèle, en faisant retirer le penalty de Zlatan Ibrahimovic qu'Anthony Lopes avait détourné.

Quatre-vingt-deux penalties, un seul à retirer


Pour le directeur technique de l'arbitrage, cette décision s'imposait, vu la densité du trafic dans la surface de réparation avant même que le Suédois ne frappe. « D'un point de vue réglementaire, nous étions dans l'inacceptable, juge Garibian. Trop de joueurs des deux équipes avaient très largement pénétré dans la surface de réparation avant le botté. Il faut d'ailleurs préciser que si le premier penalty avait été marqué, il aurait quand même été à retirer et ce sont sans doute les Parisiens qui auraient été frustrés. Je peux comprendre la frustration. C'est dommage qu'il n'y ait pas toujours la lucidité nécessaire dans certaines réactions. J'ai discuté avec le président Aulas après le match. Ensuite, chacun est responsable de ses déclarations. Moi, je m'en tiens à la vérité du terrain. Et la vérité, c'est que Clément devait faire retirer ce penalty, nonobstant le contexte. Sa décision respecte l'esprit des lois du jeu. »

Elle reste quand même assez exceptionnelle. Cette saison, 82 penalties ont été accordés en Ligue 1. Aucun, jusqu'ici, n'avait été donné à retirer. « Deux ou trois auraient mérité, c'est vrai, d'être retirés, estime Garibian. Notre objectif, c'est de respecter l'esprit de la loi 14, en faisant preuve de discernement. Un pied, une jambe dans la surface de réparation avant le botté, ce n'est pas plusieurs joueurs déjà entrés dans celle-ci de plusieurs mètres. C'est ce que nous demandons à nos arbitres. D'ailleurs, étudiez les penalties que Clément a accordé cette saison. À Lyon, c'était le cinquième. L'exécution des quatre premiers est parfaite car lui, comme l'ensemble de nos arbitres, a pour instruction de faire de la prévention. »

À Lyon dimanche, Lopes s'était mis à la faute en s'avançant d'un bon mètre alors que la loi 14 exige que le gardien reste « sur sa propre ligne de but, face à l'exécutant, entre les montants du but, jusqu'à ce que le ballon ait été botté », étant entendu que, « depuis 2000, il a le droit de se mouvoir sur sa ligne ». « Cela s'ajoute même si ce n'était pas l'infraction la plus flagrante comme me l'a confié Clément dans le vestiaire, insiste Garibian. Là aussi, il faut privilégier l'esprit. Il y a une différence entre un et trois mètres. J'insiste, ce sont les joueurs de champ des deux camps qui étaient dans l'inacceptable. J'ai trouvé Clément serein, fort, courageux. Il a réalisé une prestation digne de la Ligue des champions. »