lundi, août 03, 2015

FFF - Eric POULAT : De Champagne-Ardenne à la Bretagne....

Par Eric WIROTIUS-BELLEC archivé dans , , , , , , , ,


Publié le 03/08/2015 - Fidèle au Tournoi Paul-Nicolas, Éric Poulat n'a pas manqué le renouveau du rendez-vous. S'il n'officie plus depuis 2009, l'ancien arbitre international demeure un observateur privilégié au sein de la Direction technique de l'Arbitrage.

Que devenez-vous ? Dans quinze jours, je prends mes nouvelles responsabilités de Conseiller Technique en Arbitrage à la Ligue de Bretagne. Jusqu'à présent, je travaillais avec la Champagne-Ardenne. La ligue de Bretagne présente une configuration plus importante, c'est la troisième au niveau national. C'est un challenge.

Comment jugez-vous l'évolution de l'arbitrage depuis votre arrêt ? La fonction s'est professionnalisée et se veut plus d'exigence en terme de préparation, de stage… Maintenant, l'arbitre sait vendre une décision, la justifier, l'expliquer. Il est devenu un communicant. Il n'est plus un simple législateur. Je pense qu'il n'est plus perçu comme celui qui est dans sa Tour d'Ivoire.

Malgré tout, l'arbitrage français reste très décrié, notamment du fait de son absence dans les grandes compétitions. ( Il acquiesce de la tête). On sait qu'on a été au creux de la vague. Un problème générationnel, comme cela arrive aux clubs avec les joueurs… Durant quelques années, on n'a pas eu la matière première pour travailler. Il y a dix ans, on avait des arbitres qui appartenait à la top liste de la FIFA. Clément Turpin (CTR de la Ligue de Bourgogne) a intégré l'élite en juillet. Et Rudy Buquet n'en est pas très loin.

De toute façon, même si l'arbitrage est bon, il est coutumier de le critiquer… On ne peut pas passer outre ( il lève les bras, amusé). On connaît tous l'ingratitude de la fonction. On trouvera toujours une excuse à un mauvais recrutement, à un coaching médiocre, à un penalty manqué… Mais pas à un arbitre qui prend cinquante décisions sur un match et commet deux erreurs. C'est ainsi… Il existe un manque de recul par rapport à tout ça, mais l'arbitrage l'a intégré depuis un moment.

« "Que fait ce guignol ?" »


L'intérêt du quatrième arbitre, positionne derrière le but, est mal perçu. Pour ne pas dire incompris… De l'extérieur, je peux le comprendre, on se dit : "Que fait ce guignol ? A quoi, il sert ? Il n'a rien à signaler, n'a ni drapeau, ni sifflet…" C'est une erreur de le penser. Son rôle est de communiquer par le biais du micro et de l'oreillette. Il a une vision globale, donne des consignes sur des choses que les autres arbitres ne voient pas forcément.

On ne peut pas parler arbitrage sans évoquer l'éternel débat sur la vidéo. Oui, ça évolue. La goal line technology arrive et permettra de savoir si le ballon a bien franchi la ligne de but. La saison dernière, on a été confronté à une ou deux polémiques…. Ce n'est donc pas ce qui va changer l'arbitrage. Après, entre le football qui va de plus en plus vite, les joueurs parfois tricheurs, manipulateurs, il ne faut pas se tromper. Si vidéo il y a, les arbitres doivent garder leur pouvoir discrétionnaire. Comme au rugby. 

Source : LE JOURNAL DU CENTRE